• Peut être est il temps que je vous présente mon passé, à vous qui m'observez sans arrêt, sans jamais tenter de me comprendre, qui me jugez sans jamais avoir idée de la moitié de ce par quoi je suis passée pour en arriver là, vous qui me demandez sans arrêt des rapports afin de vous assurer que ma partie animal s'évanouisse. 

    Pendant longtemps, l'idée d'en parler ne m'a même pas effleurer l'esprit. Je n'en ai jamais parlé au psy que vous me recommandiez, je n'en ai jamais parlé à ma famille et je ne le ferais probablement jamais.. donc c'est à vous que j'en parlerais. Oui, vous qui êtes loin et dont je ne saurais probablement jamais la réaction. Peut être trouverez vous que j'ai été ridicule et dérisoire de toujours faire de mon mieux pour m'en cacher mais je ne le saurais jamais dans tous les cas. 

    Rapport n°5

    Bienvenue dans ma boîte.

    C'est l'endroit de la maison où je me sens le mieux. C'est même la seule pièce de cette maison dans laquelle je me sens vraiment chez moi. C'est ici qu'on m'a caché à ma mère, qu'on m'a caché au monde. Dès ma naissance, on m'y a placé. Mon père m'y a placé. 

    La raison? Je suis née lycanthrope. Et les louveteaux qui naissent ainsi ne sont bons qu'à être abandonné aux chiens, noyés, enterrés ou brûlés vifs. Ce genre de pratique était courante dans la région. En 50 ans, on reporte une seule naissance en clinique et cette pauvre enfant est décédée avant même l'arrivée de sa première année.

    10% de la population de la région était naturellement louve à l'époque, là où aujourd'hui, ils ne sont plus qu'à 2%. Le gène lié à la lycanthropie est pourtant dominant. A titre de comparaison, le gène des fées est récessif et, durant ces mêmes 50 ans, leur pourcentage parmi la population a plus que triplée. Elles sont passées de 0.3% de la population à proche de 1%. 

    Sommes nous si effrayant pour qu'on nous juge inapte même à vivre dès notre naissance? 

    Bien sûr, aujourd'hui que les pratiques des cliniques de la région ont été rendue publiques, cela écœure et semble irréaliste mais les discriminations entre sims et loups sont bien présentes. Jamais on aurait même envisager que je ne joigne un autre corps de métier que celui de soldat. On a d'ailleurs jamais accepté que je ne le fasse, prenant de haut mes envies d'entrer dans les forces de l'ordre. Et c'est seulement grâce à mes compétences hors normes que j'ai pu gagner le respect et l'admiration de mes supérieurs. 

    Rapport n°5

    Pour en revenir au sujet principal, mon père a donc empêché la clinique de mettre fin à mes jours. Cela eut cependant un terrible prix. Au lieu de me laisser mourir, il m'a torturée pendant des années, s'amusant de mes souffrances alors qu'en surface il portait le masque du père de famille parfait, du compagnon compréhensif alors qu'il cachait même mon existence à ma propre mère. 

    La pièce commença blanche. Puis la lampe fut ajoutée pour éviter que je ne devienne totalement folle, d'après ses propres mots. Une lampe qui changeait de couleurs à de façon aléatoire. Parfois après 24 heures, parfois après 12 et parfois même après 5. J'en devenais cinglée, chacun de mes rêves étaient même de la couleur que projetait la lampe. Alors que j'avais passé mon éveil dans une pièce rouge, mon sommeil s'en trouvait coloré de cette même teinte écarlate. Jusqu'à ce qu'immanquablement elle ne décide de changer de ton, provoquant irrémédiablement mon réveil. 

    Aussi, sans surprise, un beau jour, je brisa la lampe et, en punition, après l'avoir remplacée mon père la piégea. Plusieurs fois, je me pris les pièges, me fis électrocutée, brûlée, en fonction de ses désirs. Puis.. je me suis habituée à être à plus de 15 cm de la lampe. 

    Longtemps, je pensa qu'il n'y avait que vide autour de ma pièce, je n'avais pas idée de ce qui pouvait être à l'extérieur, même mes rêves ne pouvait me permettre de quitter cette pièce. jusqu'au jour ou mon père m'amena de vieux livres illustrés. Puis doucement j'imagina. Ca restait bien loin de la réalité. Je n'avais pas idée que le ciel était si beau ou que la nuit était si sombre. 

    Rapport n°5

    Quand on passe les 15 premières années de sa vie à survivre dans un endroit confiné et à dormir sous de fortes lumières colorées, le plus difficile, c'est la nuit. Non seulement, il y a pas ou peu de lumière mais c'est le moment où ma partie animale y ait la plus active. C'est pour ça que j'aime les boîtes de nuit. Leur seule inconvénient étant le bruit. Curieusement, on entend pas grand chose deux étages sous le sol. On s'habitue plus encore au silence qu'à la constante lumière émanant de cette lampe. 

    Rapport n°5

    J'ai toujours cru que je ne m'habituerais jamais à l'existence de ma sœur jumelle. Durant toute mon enfance, je n'ai entendu parlé que de ma mère et n'ait vu que mon père. Je ne l'ai jamais vu que comme un homme vicieux, comme un homme manipulateur. Je n'ai jamais même soupçonné que cette mère inconnue et mon père aient eu d'autres enfants. 

    Lorsque j'étais dans ma boîte, je ne comprenais pas pourquoi je me sentais si vide. Je ne ressentais pas l'envie d'aller aux toilettes faire mes besoins, je ne ressentais pas la froideur ou la dureté du sol, je ne ressentais pas la propreté ou la saleté, pas plus que je ne ressentais vraiment la faim. Lorsque je suis sortie de la boîte, j'ai pris cette absence de désir comme le signe que ma sœur portait en elle la moitié de mon âme, que son absence dans ma vie était la raison de ce vide. 

    Ce n'était que pure croyance idiote. En vérité, vivre en cage n'est juste pas une activité des plus épanouissantes. 

    Et maintenant que je peux sortir comme je veux, faire ce qui me plaît, profiter de la liberté, de la nature, d'une famille aimante, je n'ai qu'une envie: y être à nouveau. Je me contredis sans doute mais.. c'est la vérité. La vie dans la boîte était d'une grande simplicité. Elle est ce que je connais le mieux, l'endroit où je me sens le plus en sécurité.

    Rapport n°5

    Souvent, je me pose la question de ce qui arriverait si qui que ce soit d'autre avait été à la place de mon père. Qu'aurais je fait à sa place? On m'avait confié à lui pour qu'il se débarrasse de moi, ma mère était trop instable pour que mon père ne songe même à me présenter à elle et il ne pouvait pas se permettre que qui que ce soit ne suspecte mon existence.

    De mon côté de la vitre, je ne le voyais que comme un monstre, me gardant en vie contre mon gré. Que voyait il de son côté de la vitre? Une perturbatrice? Un fardeau dont il n'osait se débarrasser?

    Il ne pouvait se permettre de m'élever. Pourtant, il l'a fait. Il ne pouvait se permettre même d'être un bon père avec moi, il ne pouvait se permettre de laver mes draps tous les quatre matins. Pourtant il faisait ce qu'il pouvait et si je restais trois jours dans ma pisse, le quatrième je savais qu'elle aurait disparu. 

    Il aurait mérité d'avoir une chance de s'expliquer. Au lieu de ça, une nuit, il oublia de fermer la porte de ma boîte.

    ~Fin de rapport~

     


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  • 6 Rapport n°6

    Je commencerais donc ce rapport en parlant de l'une de mes belles filles. J'avais toujours désiré élevé les jumelles de Midi ensemble mais.. il y a un moment où l'on ne peut faire de miracle. Quand Haepali est une surdouée, Azurie ne pense qu'à s'amuser avec sa sœur. Elle éprouve beaucoup de difficultés à se concentrer et à travailler et ses notes ne l'encouragent pas à se mettre vraiment à travailler. 

    Aussi, n'eus je pas d'autres choix que de la séparer de sa jumelle pour la mettre dans un pensionnat.. pour enfants riches disons. Elle devrait avoir plusieurs professeurs particuliers, être dans un environnement plus propice à l'éducation et grandement s'améliorer. Dans quelques années, elle pourra retrouver de sa jumelle mais en attendant, il est mieux qu'elle se concentre sur ses études et puisqu'elle ne peut pas le faire avec Haepali non loin... 

    Je m'en voudrais qu'une des enfants de Midi ne s'en sorte pas dans la vie, elles sont ma responsabilité.  

    6 Rapport n°6

    Odraz et Moïse n'hésitent pas à régulièrement et publiquement faire preuve d'affection l'un envers l'autre. Ils sont la fratrie qu'ils n'ont jamais eu, sont toujours là l'un pour l'autre. Ca me réchauffe le cœur, même si je sais que ça ne pourra pas durer. 

    Depuis notre retour de Chine, Odraz exprime régulièrement son désir d'y retourner et, de temps en temps, avoue se sentir davantage à sa place en Chine que dans son monde natal. J'ai espoir que ce ne soit qu'une lubie qui lui passera, qu'il n'y songe pas sérieusement. Je sais qu'il y a un moment où je devrais laisser mon fils vivre sa vie de son côté mais je suis soucieuse de le voir partir loin, de ne plus pouvoir le voir. Il est mon fils, la prunelle de mes yeux. 

    Peut être quand il aura exploré tout ce qu'il y aura à explorer reviendra-t-il me voir? 

    6 Rapport n°6

    Sinon de mon côté, j'ai entrepris de peindre ma sœur, je suis très loin de son niveau en peinture mais j'avais envie de la représenter en ce moment. A mon retour de Chine, elle me semblait plus enjouée que je n'avais jamais pu la voir. Elle semble peu à peu revivre et j'espère bientôt pouvoir avoir une véritable conversation avec elle. Après toutes ses années, serait elle prête à me pardonner comme j'ai pu pardonner mon propre tortionnaire? 

    Je n'en demande pas tant, la voir vivre et être heureuse à nouveau serait tout ce qu'il me faudrait pour me sentir mieux. Elle peut me détester mais je préfère qu'elle me crache dessus plutôt qu'elle garde ses émotions au fond de son esprit torturé. 

    6 Rapport n°6

    J'ai eu l'occasion également de parler avec la machine qui débloquerait le mieux l'esprit de ma sœur. Elle ne semble pas se souvenir de moi, semble avoir perdue sa mémoire en même temps que ses besoins les plus basiques. Il est veuf mais se laisse séduire facilement, répondant même à mes flirts. On est bien loin de l'absence d'émotion promise par la robotisation mais c'est courant de la part d'industriels de mentir sur la marchandise.  

    Néanmoins, je sais que je ne devrais pas trop jouer avec elle, elle ne peut m'appartenir, même si elle n'en a probablement pas encore conscience, ne s'en souvient pas. 

    6 Rapport n°6

    6 Rapport n°6

    J'ai repris mes jeux avec les hommes. Maintenant que les filles sont plus indépendantes, j'ai plus de temps pour moi et puis.. c'est fou comme le fait d'être une fée me rend plus excitable. Maintenant qu'il a atteint la quarantaine, Maximilien n'est plus le terrible coup pour lequel je l'avais épousé et il a mal choisi la créature qu'il voulait que je devienne puisque je resterais jeune et frivole bien plus longtemps qu'il ne vivra même. 

    Puisqu'on parle de Maximilien, il a changé de carrière. Il n'a jamais été un grand travailleur et est passé de commis de travail à voyant. La transition est assez radicale mais que voulez vous.. 

    6 Rapport n°6

    Enfin, basiquement, je me sens fière de ce que notre famille est devenue. En épousant Maximilien pour l'éloigner de Midi, j'avais peur que les choses deviennent étranges, que les jumelles me prennent pour une belle mère égoïste à la cendrillon mais elles ont très bien pris ma décision d'envoyer Azurie loin. 

    Je pensais que Moïse aurait une adolescence plus difficile qu'il ne peut l'avoir, il ne me rejette pas. 

    Odraz continue de m'en vouloir mais je sais qu'il n'y a rien d'irréparable, qu'éventuellement il me pardonnera lorsque.. la situation avec Maximilien aura évolué et en attendant je peux prendre sur moi, je peux recevoir sa colère, je peux l'écouter et faire ce qui est en mon pouvoir pour qu'il ne se sente mieux au sein de notre famille. 

    Et vous? Êtes vous fiers de ce que j'ai pu devenir? Êtes vous moins soucieux, 20 ans plus tard, de m'avoir laissé ma liberté malgré ce que j'ai pu accomplir? J'ai aimé le fils que vous m'avez donné, j'ai été marié, j'ai été bienfaisante envers ma plus grande victime, je suis devenue une fée et je suis ainsi devenue plus empathique que je n'aurais jamais pu l'être en temps que sorcière ou qu'humaine. Il est peut être temps que vous me déchargiez de ces rapports, que vous déchargiez ma famille de ces cameras planquées partout dans la maison, jusque dans nos toilettes? 


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  • 7. Rapport n°7

     Ces dernières semaines ont été  pour le moins intéressantes. Nous commençons par la nouvelle la plus troublante. Une nuit, sans que personne ne puisse en comprendre la raison, Maximilien s'est levé et s'est dirigé vers la piscine municipale. Il y entrera par effraction, se déshabillera avant de se laisser noyer. 

    Une chance, ce seront les gestionnaires qui s'en rendront compte plusieurs heures après qu'il ait perdu la vie. J'aurais vraiment aimé savoir pourquoi il a agi ainsi.. Il a toujours agi comme un père de famille responsable, toujours maintenu l'illusion que nous étions une famille recomposée heureuse. Depuis plusieurs années, il faisait même preuve de remord envers Midi et moi. 

    7. Rapport n°7

    7. Rapport n°7

     Cela étant, vous comprenez que mon deuil fut de bien courte durée. Sitôt que j'eus appris sa mort, j'appela mon coiffeur et mon tailleur pour changer de style. J'ai jamais vraiment aimé le noir et vu que je n'ai plus tête ni au deuil de mon enfance, ni envie de continuer l'illusion mise en place par Maximilien.. 

    J'ai l'impression d'enfin vivre, d'enfin pouvoir être moi même. Je me sens mieux dans ma tête, dans ma peau, dans ma vie, comme si tout mon fardeau, tous mes malheurs s'étaient dissipées avec le départ de Maximilien, comme si toutes les larmes que j'avais versée m'avait enfin fait renaître. 

    Et donc j'ai fêté ça en invitant mon amant à faire une partie de jambe en l'air dans la piscine même qui avait vu périr mon mari quelques heures auparavant. Après tout, elle était fermée pour la journée, autant qu'elle serve à quelqu'un.  

    7. Rapport n°7

    Cette lettre nous est arrivée par la poste un matin. 

    C'est la preuve de ce dont je parle depuis un moment à Midi. Insomnie est toujours vivant, changé en machine afin d'oublier ce qu'il s'est passé cette nuit là. Et, avec ses souvenirs de cette terrible nuit, ses souvenirs de Midi ont également disparu.

    Tant et si bien que j'ai pu aisément me faire passer pour elle lorsque je suis entrée en contact avec lui et lui faire m'envoyer cette lettre, débloquant ainsi l'esprit de ma sœur. Quelqu'un du passé de Midi est encore en vie, quelqu'un qui lui était cher et qui a été témoin des mêmes choses qu'elle, choisissant d'oublier d'une façon plus radicale qu'elle n'a pu le faire. 

    Je suis heureuse d'avoir pu au moins lui apporter ça. Je suis heureuse de l'avoir enfin mener sur le chemin de la guérison. 

    7. Rapport n°7

    J'ai ainsi donc pu avoir la discussion que je rêvais d'avoir avec Midi depuis un moment. C'était dur, elle n'avait pas parlé depuis des années, sa grammaire n'était plus ce qu'elle était, elle cherchait beaucoup ses mots et sa voix semblait la faire souffrir. J'ai été patiente, ai tenté autant que possible de l'aider, de trouver ses mots ou de compléter ses phrases afin qu'elle n'ait pas eu trop d'effort à faire, qu'elle n'ait pas plus à souffrir. 

    Je ne vous ferais pas l'affront de vous dire de quoi nous avons parlé. Vous savez probablement quel a été notre sujet majeur. 

    7. Rapport n°7 

    7. Rapport n°7

    Quelques années auparavant, j'avais acheté un appartement, afin de le faire louer. Je ne vous cache pas que la famille Snowball, avec moi à sa tête, a commencé à racheter la ville. Du centre commercial au restaurants de banlieue, nous avons commencé à grandement investir. J'ai cependant cacher la chose aussi secrète que possible, même au sein de notre famille afin que nous ne provoquions la jalousie. 

    C'est donc dans cette idée que j'avais acquis ce lieu. L'appartement était en ville, comporte deux chambres et une salle de bain, ainsi qu'un séjour-cuisine. L'appartement intéressant pour couple songeant à s'agrandir ou pour une petite famille. Son seul inconvénient est d'être à quelques centaines des deux bars les plus fréquentés du quartier. 

    On a donc décidé à deux qu'il était mieux que Midi aille vivre là bas, on a même commencé les travaux pour faire de la chambre d'enfant un atelier pour elle. Elle aura un voisin, pourra aller en ville comme elle se souhaite, pourra prendre le métro et gagnera donc en indépendance pour mieux reprendre en main sa vie. 

    Ça me fait chaud au cœur après toutes ces années sur lesquelles j'ai pu veiller sur elle de la voir prendre son envol, commencer à envisager de vivre à nouveau comme tout le monde. 

    7. Rapport n°7

     Peut être devrais je vous raconter une anecdote qui m'est arrivé cette semaine. C'était un peu après que je sois devenue humaine. J'étais à la boutique d’élixir, attendant qu'il ouvre pour récupérer quelques fioles pour lutter contre les hallucinations, liés à mes changements réguliers de nature. Je me reposais tranquillement dans le rocking chair, alors qu'un paparazzi me prenait en photo sous tous les angles pour je ne quelle raison encore. 

    Prise par l'ennui, je me décida à manger quelques bonbons de l'arbre à bonbon à proximité. Qu'est ce qui peut arriver de mal? Je suis une sportive hors norme après tout. J'en mange un.. ça commence à me démanger.. J'en mange un second, je deviens jaune.. Je panique pas, ça n'est pas grand chose. J'en mange encore un..

    7. Rapport n°7

    7. Rapport n°7

     Et voilà-t-y pas que je prends feu. Tout d'abord, je ne réagis pas. Puis je m'en rends compte, je comprends et, paniquée, hurle qu'on m'aide. Je me débats, je tente de l'étouffer avec mes bras mais rien à faire, ça continue de me brûler, de me tuer. 

    C'est alors que j'entends le cric d'un appareil et me rends compte que ma paparazzi n'est pas partie. Bien, au contraire, au lieu de fuir, d'appeler les secours ou quoi que ce soit, elle prend des photos de moi. En train de brûler vive... Je me dis que c'est pas possible, qu'elle ne doit pas réaliser à quel point la situation est sérieuse, que ce n'est pas une blague. Je suis en train de brûler vive sous ses yeux.

    Je me rapproche donc d'elle. Je lui hurle de m'aider, terrifiée. Je tousse, je panique. Elle doit comprendre que je suis enflammée, là. Elle devrait agir, prendre un extincteur et m'éteindre ou au moins appeler les secours mais non... Elle continue de prendre photo sur photo.  

    7. Rapport n°7

    J'ai heureusement survécu mon expérience, avec plus de peur que de mal. Cela étant, c'est seulement parce que le feu a décidé de s'éteindre de lui même. Elle n'a pas réagi, les secours ne sont jamais arrivés et elle a continué de prendre des photos pendant tout le temps où je brûlais.. Le scoop vaut plus que la vie d'une personne. 

    Dans quel monde pourri on vit..  


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