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Chapitre 06: Cambriolage heureux
Aujourd'hui, j'ai été cambriolée. C'est la meilleure chose qui me soit arrivé depuis que je suis sur cette île. Peut être même ma meilleure chose qui me soit arrivée dans ma vie. Et j'exagère même pas.
Donc j'ai été cambriolé par la charmante Mélinda Courtin. Mon premier réflexe fut d'appeler la police. Et.. Je me sens tellement conne mais mon portable marche. J'étais tellement persuadée que nous étions sur une île déserte et donc mon portable ne marchait pas que j'ai jamais vérifié. Pas le moindre soucis de réseau.
La police n’interviendra malheureusement pas parce que je suis hors de sa juridiction. Mais mon téléphone marche et ça ouvre tant de possibilité.
Au petit matin, j'appelais Mélinda. Elle fut ravie de répondre à mon invitation. J'aimerais tellement pouvoir lui préparer son repas préféré et boire une tasse de thé en discutant des potins du quartier.
Mais non. Impossible, nous sommes sur une île déserte. Pas de gazinière ou de frigo, pas de théière. Pas de tasse en porcelaine, pas de petite cuillère en argent. Juste de la terre, des tomates et un barbecue. Déprimant.
Mélinda n'a pas eu de soucis à revenir sur le lieu de son crime. Et nous avons pu discuter.
Elle s'est réveillée comme moi un beau jour ici. Elle n'a aucune idée de comment elle est arrivée là. Elle vole pour survivre. Elle dit qu'il y a énormément de gens sur l'île, si on les cherche bien, qu'une de ses amies enrobée m'auraient vu dormir sur le canapé de la maison en ruine en allant faire le deuil d'un autre de ses amis. J'ai oublié leur noms.
Je ne sais pas si c'est le fait de revoir quelqu'un pour la première fois après des semaines de solitude mais je me jeta dans ses bras. La chaleur de son corps contre mon corps, ses lèvres brûlantes contre mes lèvres..
Je repensa à Jean-René, juste pour une seconde. Elle n'avait rien à voir avec Jean René, elle était belle, surprenante. Elle était parfaite. Lorsque j'étais à la maison, lorsque j'étais héritière... J'avais l'impression d'avoir le fardeau du monde sur les épaules. J'avais l'impression de devoir devenir mère, de devoir travailler dur pour tout réussir mais depuis que je suis sur cette île, j'ai l'impression d'avoir changé.
J'ai le droit à l'échec, j'ai le droit d'affirmer mon orientation sexuelle. Je n'ai plus à mentir.
Honnêtement, je n'ai aucune idée de ce qui m'attirait tant chez Mélinda mais elle me semblait être la pièce manquant à mon existence. Je ne voulais plus la lâcher.
Pourtant, le soir venu, il a fallu.
Le lendemain, je partais à cheval pour un nouveau tombeau. Je ne savais pas ce que je trouverais.
La clé rentre parfaitement, on dirait que c'est bien le tombeau que je dois visiter.
J'ai passé sans problème le piège, je ne savais pas que l'aventure me rendrait si téméraire.
Mais arrivé à la porte, impossible de la bouger. J'ai beau tout essayé, pousser par tous les cotés, creusé avec mes ongles, impossible de faire bouger la porte. J'imagine qu'il me faudra plus de muscle pour la faire bouger, il est vrai que depuis que je suis sur l'île, je ne fais plus beaucoup de sport, je suis toujours à cheval puisque c'est le plus pratique pour avancer.
Cette nuit, c'est décidé, je fais emménager Mélinda chez moi. Est ce que c'est rapide? Totalement. Je fais probablement une erreur mais s'il y a d'autres âmes égarées, il est de mon devoir de les adopter, de leur faire adopter un rythme de vie plus sain.
Kaon: Mais tu ne pourras pas avoir d'héritier.
C'est l'issue. Mais pour être franche, je ne suis pas sûre de vouloir enfanter sur cette île. C'est un endroit relativement insalubre, avec peu, voir pas d'autre vraiment propre et beaucoup de bestioles. Peu de chance que le bébé survive.
Kaon: ... Et si je te disais qu'il n'y avait aucune chance pour que le bébé ne meurt? Ne voudrais tu pas essayer d'avoir un enfant?
Je ne sais pas. C'est vrai, je ne sais pas si je encore prête à avoir un enfant. Peut être n'en avais je juste pas envie? Est ce étrange pour une héritière de vouloir continuer les aventures plutôt que de s'installer, d'avoir une famille. Je crois que d'un coup, je comprenais mieux l'adrénaline que pouvait ressentir Azurie et Odraz lors de leurs aventures.
Pourquoi n'ai je jamais voulu les accompagner? Pourquoi n'ai je jamais voulu faire parti de leur bande?
C'est dans les bras de Mélinda que je m'endormirais ce soir et les soirs encore à venir. Notre romance ne fait probablement que commencer.
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