Dans le chapitre précédent, Eris a commencé à régir la maison à sa façon.. 

La journée commençait normalement. La majordome engagée par les parents faisait une sieste. Elle n'avait pas dormi depuis qu'elle était là, semblait toujours vive. Je l'aimais bien, cette majordome. Elle n'avait aucune réelle influence sur la maison. 

Insomnie avait préparé des cookies. J'aime beaucoup les cookies et ses cookies sont super bons. Tout ce qu'il cuisine dans son mini four est super bon. J'ai hâte qu'il soit ado pour qu'on ne risque plus la mort en prenant une assiette de ce qui se trouve sur le comptoir. 

Au passage, vous le voyez peut être derrière mais Eris a poussé le frigo pour pas que la majordome ne fasse, je cite son "boulot". Je crois qu'elle fait une petite fixation, la pauvre. Je n'ose pas lui avouer que ce n'est pas bon. 

Je ne vous ai pas présenter Pencil, notre nouveau perroquet. Je l'aime beaucoup, il est marrant. Il répète ce qu'on lui dit et essaie parfois d'interférer dans nos discussion mais il dit toujours des choses qui n'ont rien à voir. 

Eris est allée vendre des photos pour moi. J'ai commencé la photographie. C'est facile avec ma tablette. J'ai envie d'être multi compétence. Plus précisément, j'aimerais me débrouiller en photographie et en mécanique, déjà. Peut être en athlétisme comme papa pour finir mais je réfléchis encore. Je ne suis pas certaine que tout me soit utile et j'ai peur de me retrouver en femme sans genre. La mécanique, ce n'est pas vraiment pour les "filles". Je veux une vie normale aussi. Un mari et des enfants que je pourrais serrer sans peur de les briser. Et puis un animal. Peut être un chien pour garder la maison ou un chat câlin. Je ne sais pas trop. 

Mais tout cela, c'est si la maladie ne finit pas par me détruire. En revanche, une qui ne risque pas d'avoir une vie normale, c'est Eris. Ses crises de démence sont de plus en plus nombreuses. Elle est rongée de l'intérieur. Peut être par Kaon. Mais elle refuse de voir un médecin. Les rumeurs commencent à circuler au sujet de la médecine de l'esprit. L'asile le plus proche est une sorte de centre dont la localisation est inconnue mais si loin qu'on entend plus jamais parler des gens qui y vont. C'est elle qui l'a dit. 

Du coup, on laisse courir en espérant que ça ne la tue pas. 

Avec Insomnie, nous sommes allés explorer des catacombes, ce soir.

C'était mon idée au départ mais plus ça va et moins je n'aime cette robe que me fait porter maman. Bien sûr, c'est pas de sa faute. Pour elle, je suis jolie avec et c'est tout ce qui compte mais elle me serre à la taille et elle m'empêche de bouger comme je le voudrais. 

A l'intérieur de la bâtisse, nous avons croisé un ours et il m'a agrippé par la jupe, la réduisant en charpie. Heureusement, Insomnie m'a défendu bec et ongles et on s'en est sorti sans vraiment de blessure. Un miracle mais je l'ai revu tel qu'il était le soir de mon anniversaire. Différent, froid, mystérieux et sérieux. Sérieux dans le sens qu'il a tout donné pour nos vies, pour ma vie. Je ne lui en serais jamais assez redevable, je pense. 

Et puis nous avons fui et il est redevenu "normal". Je persiste à croire que ce n'est pas lui dans ces cas là, que c'est juste un dieu ou peut être Kaon qui parle, qui agit. Insomnie n'est qu'un enfant après tout. 

En sortant, nous étions tous deux couverts de suie, les vêtements déchirés, frigorifiés dans la neige froide de la réalité. Je ne me sentais pas de regarder mon frère dans les yeux. J'étais troublée après ce qu'il avait fait. Combattre contre un ours et ne pas perdre la vie, s'en sortir même si bien, tout ça pour me défendre. Parce que c'est ma robe qui m'avait gênée, c'était moi qui avait tenu à aller ici sans savoir qu'il y vivait un ours. J'étais l'unique responsable, j'aurais mérité de finir dévorée. 

Midnight: Tu aurais dû me laisser là bas. 

Insomnie: Ne dis pas ça. Ne le penses même pas. Tu es ma petite sœur, c'est le travail d'un grand frère de la protéger sa petite sœur. De plus, je te l'ai promis. Jamais je ne te laisserai tomber.  

Il ne fut plus question de cet "incident" après cela. Nous avions retrouvé notre complicité enfantine. En même temps, Insomnie est mon meilleur ami, en plus de mon frère, depuis si longtemps. Le froid nous dévorant, nous avons décidé de rentrer à la maison. L'après midi touchait d'ailleurs à sa fin. 

Et bien entendu, dès notre retour, nous avons croisé une Eris grognant une nouvelle fois sur la majordome. Je crois qu'elle l'a virée, prétextant qu'elle allait tout expliquer à maman et qu'elle se ferait rembourser une incapable pareil. 

Et il fut l'heure de dormir. Quand Eris est là, on ne peut pas veiller, elle s'assure toujours d'une sorte de couvre feu. Elle nous surveille. Elle prétend que c'est pour notre bien, qu'on est enfant et que des enfants doivent grandir de façon normale, en ayant un rythme stable. 

~Fin du chapitre 21~