Dans l'épisode précédent, j'ai rejeté les sentiments d'Insomnie, dans le but de préserver ma famille, oubliant mes propres sentiments et les siens en même temps. 

La journée commençait bien. Le lave vaisselle avait rendu l'âme et je dû le réparer. C'est presque irréaliste la facilité que j'ai à réparer l'electro ménager à présent. Je n'ai pas pour autant perdu le plaisir que j'ai toujours eu avec la mecanique. Améliorer la tuyauterie ou les appareils electroniques sont tâches quotidienne pour moi. 

Les premières nausées se font sentir pour maman. Elle n'est pas restée à la maison très longtemps et a très vite dû partir pour l'hôpital faire des analyses. Il ne faudrait pas qu'il y ait de risque pour cet enfant, du fait de l'âge de sa mère. Je sais que ce ne sont pas vraiment mes affaires mais je trouve maman un peu irresponsable. Je compte avoir des enfants dans quelques années. Ce sera troublant pour ces enfants que leur oncle ait seulement 5 ans de plus qu'eux. 

 Étrangement, la peur m'envahit très vite, ce matin là. Au point que je me tourna vers le perroquet comme le faisait si souvent Eris. Bien entendu, l'animal ne m'aida pas vraiment et, lorsque le bus klaxonna, j'aurais tout donné pour ne pas aller en cours, pour ne plus voir Insomnie. Mais je n'avais pas le choix, bien sûr. 

Eris sécha ce jour là. C'était l'une des premières fois qu'elle le faisait. Pour autant, elle n'eut aucune excuse devant nos parents. Comme si elle avait simplement sécher pour sécher. Ce n'était clairement pas son genre, bien au contraire. Elle aimait ses camarades de classe, loin de nous elle était elle même. Elle était joviale, heureuse. 

Je crois qu'aujourd'hui, elle préparait ce soir. 

Le soir venu, Insomnie ne rentra pas seul. Il avait accepté les avances d'une pimbêche qui  lui tournait autour depuis si longtemps. Bien sûr, une de perdue, 10 de retrouvés. Il s'en fichait bien de la personne avec qui il sortait, j'avais bien fait de le rembarrer. 

Et puis, il suffit de voir le sourire victorieux qu'il me lançait pour se rendre compte qu'il avait accepté cette garce juste pour me montrer qu'il avait pas besoin de moi, que c'était l'inverse. Je préférais l'ignorer. Je n'étais pas jalouse ou autre, pas du tout. J'avais bien mis les choses au clair, je n'étais pas amoureuse de lui et quand bien même ça aurait été le cas c'était contre la famille. 

De retour à la maison, je fuyais très vite les deux amoureux pour le salon. De toute façon, la première escale de la demoiselle sera sans doute la chambre. Je m'en fichais, ils pouvait bien faire ce qu'ils voulaient, ça ne me touchait pas. 

C'est seulement à la nuit tombée qu'Insomnie me rejoignit dans la cuisine. Avant même qu'il n'ait le temps de dire quelque chose, je lui demanda: 

Midnight: Alors, elle est bonne au lit, ta pouffe? 

Insomnie: Tu n'es pas obligée de garder ton masque, Midnight. Tu m'as rejetée donc laisse moi ma liberté. Tu dois être au courant que j'ai le même rôle pour toi que Foxy avait pour Eris? 

Midnight: C'est possible. 

Insomnie: Notre rôle est de vous protéger jusqu'à notre mort et de faire en sorte que vous ayez un enfant. J'ai été créer pour te donner un enfant et te protéger, simplement. J'ai été crée de façon à ce que tu sois attirée par moi, tu as décidé de me rejeter. C'est ta décision mais je ne veux pas que tu te sentes responsable pour cette nuit, d'accord? C'est ma décision de partir. Je ne te donnerais pas d'enfant et je cesserais de te protéger, ma vie n'aura plus de sens pour les dieux et je serais libéré d'une façon ou d'une autre. 

Midnight: Je ne savais pas tout cela. Je t'ai... 

Insomnie: Tu ne ressens rien pour moi. Tu as pris la bonne décision la première fois. L'amour que tu dois ressentir pour moi n'est qu'une manipulation des dieux. En réalité, tu n'es pas amoureuse. Je souhaite que tu es le choix d'aimer, non l'homme né pour t'aimer, mais une personne lambda, une personne que tu aurais choisi. Pas une machine des dieux, un être humain.

Je m'apprêtais à lui répondre mais il m'interrompit promptement. 

Insomnie: Tu veux danser? 

Avant même que j'eus le loisir de lui répondre, il me prit par le bras et m'entraîna dans une douce valse. Une danse douce, dans le rythme de la chanson qui passait sur la petite radio. C'était une danse d'adieu, je le savais. Il partirait sans même regarder une dernière fois derrière lui. 

Il pensait que mes sentiments ne m'appartenaient pas, que c'était des dieux qui me les avaient offert mais c'était faux. Si notre complicité était dans un premier temps dû au fait qu'il soit prêt de moi, elle a grandi grâce à nos jeux, grâce à nos discussions. J'étais maîtresse de moi lorsque je disais que j'étais amoureuse de lui. 

Enfin, c'était trop tard pour revenir sur mes sentiments. 

Ce soir là, je me coucha avec l'esprit plus lourd qu'il ne m'était jusqu'à présent donné d'avoir. Je ne sais pas si j'étais contente de lui avoir reparlé ou malheureuse qu'il ne quitte notre foyer, qu'il ne fugue. 

Et cette nuit là, j'eus une étrange visite..

Eris: Hey, petite soeur. Je sais que tu dors et je ne veux pas te réveiller. Moi aussi, je regrette que nous n'ayons pas pu nous connaître. Ce soir est un grand soir. Je quitte la maison avec Insomnie. J'aimerais que tu viennes avec nous. J'aimerais tant de choses dans le fond mais je sais que c'est impossible. De ce qui se passera ce soir, ne te sens pas responsable. Tu as fait ce qu'il fallait pour ne pas que notre famille se scinde mais aujourd'hui, il est l'heure. Je veux que tu ne te souviennes que d'une chose de cette nuit et cette chose, c'est ça. 

Elle me déposa un bisou sur le front avant de partir. Une fois dans l'antre de la porte, elle chuchota: 

Eris: Suis toujours ton cœur, sœurette. Être héritière, ce n'est pas sacrifier tous ses désirs. Sur ce, adieu Midnight.

Sa voix se brisa, elle partit simplement. Et lorsqu'elle fut loin, je me leva. 

Pourquoi tout cela devait il se passer? Nous ne pouvions pas juste être une famille normale? 

Allons, ne fais pas cette tête, Midi. 

Midnight: Kaon? 

Oui, c'est bien moi. Il faudrait que tu écrives ta journée maintenant parce que je ne pense pas que tu survives à cette nuit. 

Ces paroles me troublèrent. Je ne survivrais pas? J'allais mourir? Frémissant de peur, je décidais d'obéir à celle qui avait toujours été là pour notre famille. Une famille à présent déchirée. 

~Fin du chapitre 26~