Dans le chapitre précédent, Emma a essayé d'oublier Red et a fait la fête au bar malgré sa grossesse avancée. 

Tiens, c'est amusant, il y a un encart dans le journal sur l'événement d'hier. Visiblement, ça s'est mal terminé. 

Emma: Je m'en fiche! 

Oui, bon, je sais que tu as un chagrin d'amour mais tu sais ce qu'on dit: "Un de perdu, dix de retrouvés!"

Tu t'es levée au milieu de la nuit? 

Emma: Fiche moi la paix! Je n'arrivais pas à dormir, j'ai du marcher un peu. 

Oui, bah tu couves un gosse! Donc soit responsable! 

Emma: J'en ai jamais voulu de lui. Si c'est une fille, crois moi qu'elle finira dans la poubelle! 

De plus en plus proche de la naissance de sa fille, Emma était touchée par les hormones. Impossible d'avoir une discussion avec elle sans se faire gronder. Tant pis, elle ne comptera pas sur moi pour l'aider lorsque le moment sera venu puisqu'il ne devrait plus tarder. Elle accoucherait d'un enfant, qu'elle croyait maître de son destin. Red l'aimerait si c'était un petit gars. Elle y croyait toujours. Si le jour précédent, elle avait l'excitation de l'inconnu qui lui permettait de penser à autre chose qu'à Red, il avait maintenant disparu et avec lui la tranquillité de son esprit. A présent, il n'y avait plus que Red. 

C'est seulement quelques heures plus tard que l'accouchement eut lieu. Elle était terrifiée, dans le livre qu'elle avait lu, il y avait la grossesse et l'après grossesse. Elle n'avait aucune idée de ce qui se passait entre ces deux moments et les violents coup qu'elle ressentait à l'intérieur du ventre ne la rassurait pas. 

Elle lança un regard désespéré dans le vide, espérant que Kaon l'aiderait, que je l'aiderais. 

Emma: Kaon! Je t'en prie! Tu es censée m'aider, non? Me guider? Me protéger! Je suis désolée, aides moi! 

Oui, j'étais là pour la guider mais non pour la protéger. La vie, elle devait se l'approprier. J'aurais tout aussi bien pu ne pas être là. Et Berry qui était encore partie ne pouvait pas l'aider cette fois. Je décida quand même de l'aider. 

Retire tes vêtements, allonges toi sur le lit, calme toi et pousse. Ca devrait aller tout seul. Ce serait mieux avec de l'eau chaude mais on a personne pour t'aider. 

Emma me fit un regard différent de tout ceux qu'elle ne m'avait jamais fait. Un regard rempli de reconnaissance. Oui, je l'avais finalement aider. Elle pouvait compter sur moi. 

L'accouchement dura 5 heures. La belle avait été forte. Des larmes sèches sillonaient ses joues, son corps entier lui semblait comme une immense plaie impossible à calmer. La première chose qu'elle fit, l'enfant évacuée fut de sortir. L'odeur de sang sec était affreuse. Berry qui était arrivée entre temps pour accueillir son cousin qui devait venir dans la journée, était en train de s'attacher à la faire disparaître. Cette femme était forte. Elle aurait aimé lui ressembler. 

Un homme torse nu arriva en courant. Son regard croisa celui de la jeune mère et instantanément, il comprit. Il comprit tout. Et il s'en voulut. Il s'en voulut de n'avoir pu arriver plus tôt, de n'avoir pu conduire cette femme qu'il ne connaissait que trop peu mais qui serait sa colocataire pendant une semaine au maximum. 

Elle ne s'arrêta pas en le voyant, continuant d'aller vers le jardin. Cette attitude désempara l'homme qui la suivit de loin du regard. 

Emma avait posé son enfant au sol. Elle se maudissait, elle le maudissait. 

Emma: Pourquoi es-tu une fille? Comment est ce possible. J'irai demain à l'hôtel de ville pour te faire officialiser. Ton prénom sera Eris, la discorde, fille de Nix, la nuit. Ta vie entière ne sera sans doute faite que de ça, vu la façon que tu as eu de naître. 

Cette fille, elle ne pouvait que la haïr. Elle était responsable de sa séparation avec Red, du tout au tout. Du début à la fin! Elle la haïssait, la maudissait. N'avait qu'une envie, de prendre un torchon et de l'étouffer puis de la jeter dans le fleuve. Sa vie ne serait-elle que toujours désolation? Il devait forcément y avoir quelques chose qui la pousse toujours plus vers le précipice! 

Il la vit, prostrée sur son enfant, désespérée. Mais ce n'était pas ça qui l'inquiétait. Mettre un enfant de cette âge à même le sol, c'était irresponsable. Il ne pouvait pas la laisser faire ça. Il lui apprendrait à être mère si elle n'était pas capable de le faire d'elle même. 

Lorsqu'il prit dans ses bras le bébé, Emma le fusilla du regard. Il serra cette enfant contre lui, prenant soin à ce que sa tête ne soit pas dans le vide et lui chuchota: 

Barry: Chut, ma belle. Je te protégerais, moi. 

Emma: Lâchez cette enfant! 

Barry: Impossible! Il faut être irresponsable pour laisser une enfant de cet âge par terre, sur la pelouse! Vous êtes folle à lier! 

Emma: Qui êtes vous pour m'insulter? 

Barry: Barrington. Le cousin de Berry. Mes amis proches et les belles femmes m'appellent Barry mais vous n'êtes ni une de mes amis, ni une belle femme. Et si je vois encore une fois, cette enfant à terre, que je voie la moindre blessure tachée sa peau blanche, j'appelle les services sociaux. Vous serez considérée comme ce que vous êtes: inapte à vous occuper d'un enfant. 

Elle était partie en courant, laissant le monstre qui était sorti de son estomac entre les bras de ce Barrington. Qu'à cela ne tienne, il pouvait la garder, cette enfant. Elle s'en fichait. C'était une ignominie, un monstre. Elle était l'erreur de sa vie! Qu'aurait-elle fait pour revenir quelques jours auparavant et décider de suivre la proposition de Kaon? Avorter et continuer à vivre son idylle avec Red. Elle n'aurait pas su qu'il s'en fichait d'elle. Les imbéciles sont les êtres les plus heureux du monde, non? 

C'est l'esprit plein de questions et de plans pour se débarrasser de son parasite qu'Emma se coucha cette nuit là. Barrington n'aurait jamais dû la traiter comme il l'a fait, il le regretterait. 

Loin de cette agitation, les cousins complotaient sous le regard amusé d'Eris. Barry ne supportait pas qu'on puisse être si irresponsable face à un nouveau né. Certes, elle ne l'avait pas demandée mais elle aurait dû y songer avant! Il ne pourrait pas faire semblant. Il ne pouvait pas laisser Emma gâcher la vie de cette enfant qui était née ici sans le vouloir. Bernadette semblait croire que le bonheur retrouvé d'Emma entraînerait sa compréhension face à cette enfant mais lui savait que ce n'était qu'idylle, utopie inutile et impossible à réaliser.

~Fin du chapitre 01!~