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    Hier soir, Azurie a cassé notre unique moyen de communiquer avec l'extérieur, notre radio. Normalement, la radio n'est pas mon problème, Jean René en est responsable, comme de tout ce qui concerne la navigation. Souvent je l'aide avec le gouvernail mais c'est basiquement l'unique personne à réellement diriger le bateau, à savoir où il se dirige. 

    Et le soucis que nous avons, d'où l'intérêt de cette radio dans notre navigation, c'est que nous sommes totalement perdu. Donc toutes les heures, on peut entendre Jean-René dévaler les escaliers pour tenter de capter le moindre garde poste, histoire d'être au courant si on commence à approcher la terre. 

    Cependant hier soir, Jean René a surpris Azurie près de la radio et, lorsqu'il a tenté de la démarrer, elle semblait ne plus fonctionner. Jean-René est loin d'être un homme très manuel donc si c'est cassé, on risque de perdre notre moyen le plus sûr pour retrouver la civilisation. 

    Cela étant, ce n'est pas la première pièce d’électronique qui pose problème. Notre PC a disparu au milieu de la nuit et je commence à la suspecter. Pourtant, je ne devrais pas. Je ne comprends pas pourquoi elle détruirait ce qui nous permettrait de rejoindre la civilisation. C'est probablement sa plus probable chance d'être débarrasser de sa malédiction. 

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     Encore aujourd'hui, j'ai passé ma journée à travailler sur un remède à la "malédiction" d'Azurie. Je dois l'avouer, j'étais furieuse contre elle et contre moi même pour travailler si dur pour sauver une personne tentant de saborder notre voyage et de saborder ses propres chances de survie par la même occasion. 

    Je n'aurais pas cru lorsque nous avions pris la mer que la situation se dégraderait si vite entre nous. 

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    Tout le monde sur le navire était au courant que si quoi que ce soit d'anormal arrivait Azurie, il fallait prévenir Diane ou à défaut me prévenir. Diane semble passer ses journées à dormir et aussi alternons nous la garde de notre malade. 

    Aussi, c'est avec fracas que je descendis la voir lorsqu'Odraz me prévint qu'elle avait vomi. J'avais peur que quelque chose de vraiment terrible lui arrive. On ne sait rien de la 'malédiction' qu'elle a chopé en Egypte, si ce n'est que ça n'a pas l'air facilement transmissible, ce qui est une chance compte tenu de notre situation. Aussi, si son cas venait à s'aggraver, je ne sais pas quelles seraient nos options. 

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    Aussi eus je donc l'occasion de discuter un peu avec elle. Elle m'expliqua ses symptômes mais j'eus du mal à discerner si c'était dû à la malédiction ou si c'était plutôt dû à un simple mal de mer. Après tout, nous avions tous déjà ressenti un peu ces mêmes symptômes depuis que nous étions sur le navire. Je le sais bien, le reste de l'équipage m'a pris pour l'infirmerie, sauf que nous avons très peu d'équipement médical et de médicament et que pour le moment ils sont réservés à la guérison d'Azurie. 

    Dans le doute, je lui donnerais tout de même quelque chose contre ses maux de ventre avant de partir me reposer un moment. Durant ce court moment où j'étais allongée, je ne cessa de penser au fait que je n'avais osé aborder le sujet de la radio cassé ou du pc disparu. Comment pourrais je seulement confronter ma sœur? On est sur ce bateau ensemble, je ne veux pas que notre voyage tourne à la confrontation ou la discorde..  

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    Ce soir là, le bateau était à l'arrêt. Jean-René avait ordonné que nous nous tenions tranquille et que nous ne touchions plus ni au bateau ni à ses instruments pour la soirée. Je ne doute pas qu'il était encore très énervé à propos des actions d'Azurie et j'espérais qu'elle n'en avait ajouté dans la journée. 

    Aussi décidions nous de jouer aux dominos, juste à côté de son bureau. Il lui suffirait de tourner la tête pour voir que nous n'étions pas loin et surtout tranquilles. La partie semblait bien se dérouler mais fut interrompue par Odraz se levant. 

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    C'était en effet son anniversaire aujourd'hui. Le temps sur le bateau avait une drôle de façon de s'exercer et je pense qu'Odraz lui même fut surpris de l'arrivée soudaine de son anniversaire. La seule qui semblait être au courant était Diane, puisque c'est pile à ce moment qu'elle sortit de la cale pour le fêter. 

    Etant donnée que ma tante est une vampire, Diane passe le plus clair de son temps dans la cale pour ne pas brûler au soleil. J'ai peur que l'isolement la rende cinglée mais elle ne semble pour le moment pas n'en avoir de symptômes. Je reste néanmoins prudente et passe la voir parfois en journée pour discuter avec elle et les jours où je ne pense pas ou ne peux pas la voir, je suis rassurée de savoir qu'elle a écrit de toute façon dans son journal la façon dont s'est déroulé sa journée ou du moins autant qu'elle veut m'en dévoiler. Je sais que Diane a tendance à être.. créative dans sa façon de raconter ce qui se passe dans sa vie mais au moins ça lui permet de garder un peu les pieds sur terre. 

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    L'anniversaire d'Odraz fut un choc pour moi. D'entre tous les fringues que j'avais pu prendre sur le bateau dans le cas ou quelqu'un fêterait son anniversaire ou ne rentrerait plus dans ses vêtements, je n'avais pas pris de peignoir. Terrible erreur puisqu'Odraz ne jure que par les peignoir qu'il trouve confortable et qui lui permette de se dévêtir ou revêtir rapidement au moment de se coucher... 

    Comment je sais tout cela? Parce qu'il me l'a raconté pour justifier de se balader en caleçon toute la journée. Ca aurait été bien que je le sache avant que nous partions, ça éviterait toute... tentation. 

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     Jean-René a tout de suite vu la façon dont je regardais Odraz et l'a très mal pris. Il n'est pas des plus communicatif mais j'ai tout de suite su qu'il m'en voulait. Après m'avoir lancé un regard noir, il était parti à la cuisine manger de la salade. Seul, dans son coin. 

    Ca me brise le cœur de le voir comme ça alors qu'il connait mes sentiments. Il a tout quitter pour moi. Sa famille n'a jamais vraiment eu de soucis sur l'île, ils sont ancestraux sur l'île quand nous arrivions une vingtaine d'année auparavant. Il aurait hérité d'une belle somme et se serait probablement marié à une femme bien différente de moi, venant elle aussi de l'île. 

    Et, nous, nous serions échoués sans lui. J'étais la seule à savoir m'occuper d'un navire et pas assez bien pour l'emmener aussi loin qu'il nous a emmené. Et ça, c'est même sans compter la condition d'Azurie qui aurait divisé le navire. 

    Je lui fait entièrement confiance, j'ai confié entre ses mains ma vie sans la moindre hésitation et souvent j'aimerais que la chose soit réciproque. 

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